arte G.E.I.E. - Strasbourg - France - du 9 au 14 juin 2008
Comment exister face aux événements qui font notre actualité mondialisée ? Comment faire face à cette surcharge de supposé "réel" qu'est l'information ? Comment apprivoiser ce flux vertigineux d'images qui ce déverse sur nous, comment s'y retrouver ?
J'ai souhaité saisir l'occasion de notre intervention chez Arte, pour me confronter à une source directe de ce flux : les images d'actualités "brutes" envoyées par les agences de presse télé, captées à longueur de journée par les grandes oreilles des antennes satellites de la chaîne, et dont les rédacteurs du journal garderont une infime partie dans leurs montages.
Chaque jour à heure fixe, je me tenais debout dans le hall d'entrée, face à un moniteur sur lequel passaient à la suite toutes les images arrivées depuis le matin : parlant dans un micro, j'ai tenté de les décrire. De la façon la plus neutre possible, en omettant tout savoir préconçu sur ce que je voyais. Le plus rapidement possible, pour saisir le plus de détails possibles. Et ce jusqu'à épuisement, soit de mon corps, soit du stock d'images, ce qui arrivait après une durée variant entre une et deux heures.
Par un long cable suspendu à travers le hall et sortant du bâtiment, le micro était relié à un haut-parleur installé au coin de la rue, où mes tentatives de description étaient diffusées aux passants.